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PORTRAIT

Pablo Almansa est un photographe de Madrid né à Murcia, une commune située au sud-est de l’Espagne. A 15 ans, il réalise qu’il veut dédier sa vie à l’art de la photographie. Il débute dans la photographie dans des écoles privées de Madrid, telles Efti ou Ces. Puis il devient assistant pendant trois ans. Mais c’est surtout sa propre recherche et son propre apprentissage de la matière qui le formeront réellement, comme il tient lui même à le souligner. A 20 ans, il réalise sa première photographie de nu féminin. Sa photographie, il la veut simple et épurée, essayant de mettre en valeur les détails qu’il introduit dans ses photos, les jeux de lumière, et ce qu’il nomme lui-même « le magnétisme de la photographie. »

INTERVIEW EXCLUSIVE

- Ton canon de beauté ?
Le « canon de beauté » est une question à laquelle le directeur de L’Oréal répondrait parfaitement, il se fendrait d’un argumentaire de vente, en long et en large pour pouvoir vendre une crème. Ce concept est idéal pour celui qui veut vendre quoi que ce soit. Ce n’est pas mon cas, je n’ai jamais réfléchi en profondeur sur ce sujet, je ne sais pas quels sont mes critères de beauté. Lorsque je vois une fille qui me paraît incroyable, le jour d’après j’en rencontre une autre totalement différente et je deviens muet. Je considère que la beauté féminine est tellement changeante qu’il m’est impossible de définir ces critères. En étant tout à fait sincère, je suis plus de genre à photographier qu’à exprimer. Ça fait seulement 20 ans que je photographie des nus féminins, et que voyez-vous dans mes photos? Moi, je vois des rondeurs, des visages de belles femmes mais sans aucun prototype particulier. J’ignore ce que sont les critères esthétiques et quand quelqu’un essaye de me persuader de ces critères-là, immédiatement, avant qu’il ait le temps de terminer, je lui montre une photo d’une fille qui cassera son discours. Le concept « critère de beauté » a été inventé certainement par un publiciste, pas très brillant, auquel certaines personnes ont prêté attention. De ma part, cela ne m’intéresse pas, c’est synonyme de superficialité, d’infantilisme et c’est nocif.

 

- Te considères-tu comme un voyeur ?
Oui, et je pense qu’il n’a rien de méchant à cela. Beaucoup de voyeurs aimeraient savoir regarder comme le font certains photographes. Aujourd’hui la différence entre un photographe et une personne qui ne l’est pas est claire. Beaucoup de monde peut s’acheter un appareil photo à 1000 € et peut se déclarer « photographe » mais les imposteurs sont facilement repérables. La différence réside dans le fait, et j’insiste là-dessus, de savoir regarder. Heureusement, les appareils photos sont de moins en moins chers, je pourrais même dire qu’ils sont aussi bon marché qu’un crayon et c’est dans ce sens que, pour moi un peintre ne devient pas peintre en brandissant un crayon ou un pinceau, ni qu’un photographe devient photographe en possédant un appareil photo. La bataille est finie, nous possédons tous un appareil photo ; maintenant, qu’ils me montrent leurs photos et je leur dirai si elles m’intéressent ou pas.

 

- Pourquoi cette préférence pour le noir & blanc ?
Mes photographies de nu ont un but précis : être exposées chez des collectionneurs d’art. Mon expérience m’a prouvé que si ces photos sont faites pour être éditées, il est possible que la couleur prenne le dessus. Cependant, si ces photos sont destinées à un particulier, le noir et blanc vieillit avec plus de dignité. Pourtant, il m’arrive parfois de faire des photos de nu artistique en couleurs mais j’ai plus de difficulté.

- Retrouvez la suite de Pablo Almansa dans Normal Magazine n°3 -

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